L’enseignement supérieur et la recherche scientifique, l’éducation nationale et la santé, pour ne parler que de ces trois secteurs névralgiques et stratégiques, connaissent depuis déjà quelque temps et en ce début janvier, une ébullition sans pareille. La promesse d’une année 2018 paisible, d’une année de «transition» vers une Algérie prospère, est vite démentie par des mouvements de contestation qui portent tous, des revendications socio-professionnelles reconnues légitimes même par les pouvoirs publics qui campent pourtant sur leurs positions évoquant comme argument pour les remettre aux calendes grecques, la crise économique et la nécessité de «penser d’abord à l’intérêt du pays». Quel intérêt peut avoir en effet le pays et quel profit aura-t-il à maintenir par exemple le secteur de la santé
«sous perfusion» jusqu’à provoquer sa paralysie ? Passons sur le cas bien particulier des médecins résidents dont on sait ce qu’ils ont subi en dépit des promesses du ministre qui les a reçus récemment sans pour autant qu’il puisse, par ses propos, convaincre les futurs médecins qui ne souhaitent en somme que l’amélioration de leurs conditions de travail, dans le sud du pays notamment où l’on enregistre un manque criant de matériel médical et l’absence totale de «commodités». Les paramédicaux qui ont eux aussi entamé une grève cyclique pour dénoncer entre autres les multiples agressions dont ils sont victimes et les injonctions injustifiées des administrations locales, n’ont pas encore reçu d’échos à leurs appels incessants. Ce mutisme de la tutelle ne fait qu’exacerber davantage une situation plus que «désespérée» et qui risque encore de s’aggraver si des solutions urgentes ne sont pas prises dans l’immédiat. Il est certes rappelé à chaque fois que «la voie» du dialogue est la mieux indiquée pour «aplanir» les différends nombreux d’ailleurs, entre les syndicats et les différentes tutelles mais il semble qu’une autre voie est empruntée, celle de faire fléchir le mouvement en l’absence d’une réelle volonté de désamorcer la bombe sociale dont la mèche est déjà allumée. Il faut faire un effort pour l’éteindre. Lorsque le ministre de l’Enseignement supérieur va jusqu’à à «accepter» le fait accompli d’une année blanche, on ne peut que regretter une fuite en avant qui ne dit pas son nom. Et lorsque les choses atteignent parfois le point de non retour, l’on consent finalement à répondre positivement aux doléances exprimées. Et souvent d’ailleurs, c’est sur instruction du premier magistrat du pays. Pourquoi alors laisser les choses pourrir avant de lâcher du lest ? Il est des «urgences» qu’il faut prendre à bras le corps même en temps de crise. Il est des décisions qui peuvent changer l’avenir d’une nation. Et l’avenir de la nation est, comme le reconnaît aujourd’hui tout le monde, dans le travail et l’effort.
S. M.